Claire Colin-Collin, "Pour que quelqu’un les ait vues",  photo : Laurent Grivet

Claire Colin Collin

Chapelle Saint-Tugdual, Quistinic

Je fais et refais la même peinture depuis longtemps. La même, différente. C’est une pratique dont l’objet se dérobe.
Une peinture abstraite très concrète. Confrontation à la surface.
Qu’est-ce que je veux en face de moi ?
Je suis sans cesse mobilisée par la capacité de la peinture à faire disparaître autant qu’apparaître. Jusqu'aux spectres.
Je pars d’un fond. Un espace de couleur, dont je ne sais la profondeur, l’épaisseur, ou la vacuité. Je répète des actes envers cette surface : ouvrir ou obturer, remplir, vider, percer, entamer, parcourir.
Je barre. La rature dessine. Ce qui se perd donne lieu à ce qui reste.
L’empilement des couches, les recouvrements, les retraits, luttent avec la disparition. Obturation, masquage, dévoilement, sédiment, oblitération, stratification, résurgence, effacement.
La peinture refuse de ne pas durer. Elle lutte contre la destruction. La disparition de tout. La disparition de nos corps, de nos objets, de notre histoire. Ce fait invraisemblable de “retourner à la poussière”.


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Claire Colin Collin est née en 1973
Vit au Pré-Saint-Gervais et travaille à Bobigny
Elle est représentée par la galerie Djeziri-Bonn, Paris et par la galerie Béa-Ba, Marseille
clairecolin-collin.ultra-book.com
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Entretien radiophonique, réalisé en partenariat avec Radio Bro Gwened (www.radiobreizh.net)

 

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