James Hyde
Etait présenté en 2010 à la Chapelle Saint-Fiacre, Melrand
Né en 1958 à Philadelphie, Pennsylvanie,
Vit et travaille à Brooklyn, New York
James Hyde travaille à une œuvre polymorphe, structurée autour du concept de peinture abstraite décontextualisée et détachée des grands thèmes mythiques et héroïques de l’abstraction du XXème siècle. Une forte charge ironique envahit son œuvre, des glissements perceptibles, ambigus qui placent Hyde parmi les artistes s’inspirant fortement de Duchamp. Ses grandes fresques monochromes (Hyde est anthropologue et archéologue) sont peintes sur du polystrène expansé. Les coffrets où il dépose des pièces picturales parmi lesquelles des toiles enroulées rappelant Oldenburg se contorsionnent entre des coulées et des zones peintes d’une façon imagée, sont sans aucun doute les tiroirs des « rébuts ». Les objets miment des poignées, des gouttes d’eau ou des parquets et transforment ces sculptures en « peintures solides ». James Hyde transcrit la peinture en sculpture et vice versa au travers d’une matérialité transfigurée et sensuelle où toute étoffe, tout bois, tout ruban adhésif, tout verre, tout caoutchouc est choisi pour ses caractéristiques séductrices semblables à celles du baroque où l’aspect tactile est subordonné à la visibilité. Les œuvres de Hyde ne sont pas faites pour être retouchées, mais plutôt pour être caressées du regard, comme c’est le cas pour le minimalisme de Morris ou Andre ou encore pour les grands tableaux en saillie de Stella où la matière est le moyen et non la fin, concept souligné par les titres mêmes des œuvres (Coax, Suit, Pact, Finish, Circuit) où une décharge électrique met en marche un mécanisme référentiel entre l’œuvre et le spectateur.
Andrea Busto, catalogue d’exposition Super-Abstr-Action.
James Hyde est représenté par la galerie Les filles du Calvaire à Paris